Le 23 juin dernier, à l’occasion de la journée de recherche « Energie » à l’Ecole polytechnique, nous avons présenté l’avancement de notre recherche expérimentale « Vers une sobriété territoriale », destinée aux élue.es, s’inscrivant dans le programme de recherche-action «(Dé)formations » (porté par l’Institut Paris Région, La 27e Région et Pratico Pratiques).
Cette formation s’adresse à tout.e élu.e souhaitant engager des actions concrètes pour impulser une transition vers un territoire plus sobre. Co-conçue avec les élue.es, elle propose des outils pour « arpenter » son territoire au prisme de la sobriété énergétique, permettant d’identifier des leviers concrets de « mieux-vivre » à mettre en œuvre.
Ce projet part d’un constat simple : malgré le consensus croissant sur son rôle incontournable dans la transition écologique, et de l’importance des territoires pour la déployer, la sobriété se heurte encore à des freins pour déclencher l’action politique locale : comment la rendre compréhensible attrayante et opérationnelle à l’échelle d’une collectivité ?
Si des associations telles que Virage Energie ou Negawatt sont pionnières sur la réflexion, il existe encore une grande marge de manœuvre pour construire des outils d’accompagnement à une stratégie de sobriété.
Deux approches sont possibles : l’une, « top-down », consiste à construire une représentation d’un futur sobre, en projetant des imaginaires (par exemple La ville low-tech 2040) ou des scénarios. Utile pour fédérer autour d'une vision partagée et cohérente d’un territoire sobre, cette approche se heurte toutefois au difficile passage à la mise en œuvre.
En complément, l’approche « bottom-up », expérimentée dans le projet (Dé)formation, peut se révéler utile pour déclencher une première action et un effet « boule de neige » : en partant de la réalité du territoire - ses ressources, contraintes et ambitions – nous invitons les acteurs à associer un lieu existant à quelques actions concrètes de sobriété, qui permettent de faire « juste assez » tout en faisant « mieux » : une école, un bâtiment public à réhabiliter, une rue commerçante…
La formation prend la forme d’une balade immersive dans une commune, entre élu.es, technicien.nes, designers et chercheurs. Après un briefing conceptuel pour s’aligner autour d’une définition de la sobriété, deux à trois lieux emblématiques font l’objet d’une visite commentée par les participants et animée par les formateurs.
A l’issue de cet arpentage, deux « cartes postales » sont dessinées : une carte postale du lieu « réel », et une carte postale du même lieu « sobre ». De retour en salle, la formation se clôture par la mise au point d’une action à déployer à court terme sur l’un des lieux visités.
L’expérimentation se poursuivra à la rentrée 2022 par plusieurs arpentages avec des élu.es volontaires. Les retours d’expériences permettront d’alimenter le projet de recherche « sobriété gouvernée », visant à faire émerger les conditions de développement de la sobriété dans les feuilles de route territoriales.
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